Ars Amandi (l’Art d’aimer), ou initiation à l’art de l’amour et de la séduction, est une œuvre en vers écrite au Ier siècle par Ovide. Il apporte un regard nouveau sur le couple et le rôle de l’homme face à la femme, recentrée dans la société. Durant tout le Moyen Âge, l’art de la séduction en sera largement influencé.

Au XIIe siècle, ce regard sera renforcé par l'influence de la civilisation arabe qui nous apporte toute la subtilité d'un art d'aimer véhiculé depuis les confins de la Perse. L'amour se fait poème, l'amour se fait chant et la fin'amor éclot avec les troubadours en langue d'oc, puis avec les trouvères en langue d'oïl : l'amour courtois va essaimer dans toutes les cours d'Europe jusqu'aux confins du XVe siècle.

L’amour sublimé se retrouve au cœur d’un art poétique où la figure mariale et la dame de cour se rejoignent dans une sensibilisation des valeurs féminines idéalisées dans la société.

Au XIVe siècle, Guillaume de Machaut façonne à son tour cet amour courtois dans une œuvre incontournable : sa maîtrise littéraire et musicale fait naître un lyrisme authentique et rayonnant dans l’art européen.

En Italie, cet engouement poétique et musical véhiculé par les troubadours va imprégner l'art de Boccace et Dante : une vita nuova, un souffle nouveau s’installe dans les cours princières de la péninsule. Par une pratique singulière de chant courtois, le dolce stil novo s’épanouit avec la poésie de Pétrarque et les musiques de Francesco Landini ou de Johannes Ciconia. Cette poétique musicale de l’Ars Subtilior à la fin du XIVe siècle va durablement imprégner toute la création musicale européenne du siècle suivant, où richesses rythmiques et polyphoniques nourriront désormais la poétique musicale à l’aube de la Renaissance.